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LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
Le CNR se
réunit pour la première fois le 27 mai 1943,
clandestinement, dans un
appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin,
représentant
en France occupée du Général de Gaulle
(installé à Londres puis à Alger
comme chef de la France libre). Jean Moulin sera
arrêté par les nazis
en juin de la même année. Lui ont
succédé Georges Bidault, démocrate
chrétien, puis, à la Libération, le 15
septembre 1944, Louis Saillant,
CGT.
Le CNR
regroupait :
- huit mouvements
de RÉSISTANCE intérieure : "Combat",
"Libération zone Nord",
"Libération (Sud)", "Francs-tireurs partisans (FTP)", "Front
national"
(rien à voir avec le Front national actuel), "Organisation
civile et
militaire" (OCM), "Ceux de la Résistance" (CDLR), "Ceux de
la
Libération" (CDLL),
- les deux
grandes confédérations syndicales
de l'époque : CGT
(réunifiée) et CFTC,
- six
représentants des principaux partis politiques
reconnaissant la France Libre, dont le parti communiste, le parti
socialiste, les radicaux, la droite républicaine et les
démocrates-chrétiens.
Compositions
successives du CNR à partir du 27 mai 1943.
Le CNR a défini
son
programme prévisionnel pour la Libération le 15
mars 1944. Comme vous
pourrez le constater, on y trouve des objectifs et l'expression de
valeurs d’une troublante
actualité.
LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL
DE LA RÉSISTANCE
Née de la
volonté ardente des
Français de refuser la défaite, la
RÉSISTANCE n'a pas d'autre raison
d'être que la lutte quotidienne sans cesse
intensifiée.
Cette mission de combat
ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce
n'est, en effet, qu'en
regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de
la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et
social et
redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son
unité.
Aussi les
représentants
des organisations de la RÉSISTANCE, des centrales syndicales
et des
partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.,
délibérant en
assemblée plénière le 15 mars 1944,
ont-ils décidé de s'unir sur le
programme suivant, qui comporte à la fois un plan d'action
immédiate
contre l'oppresseur et les mesures destinées à
instaurer, dès la
Libération du territoire, un
ordre social plus juste.
I - PLAN D'ACTION
IMMÉDIATE
Les représentants des organisations de
RÉSISTANCE, des
centrales syndicales et des partis ou tendances politiques
groupés au
sein du C.N.R.,
Expriment leur angoisse devant la destruction physique
de la Nation que l'oppresseur hitlérien poursuit avec l'aide
des hommes
de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile
aux Français, par la famine organisée, par le
maintien dans les camps
d'un million de prisonniers, par la déportation d'ouvriers
au nombre de
plusieurs centaines de milliers, par l'emprisonnement de 300.000
Français et par l'exécution des patriotes les
plus valeureux, dont déjà
plus de 50.000 sont tombés pour la France.
Ils proclament leur volonté de
délivrer la patrie en
collaborant étroitement aux opérations militaires
que l'armée française
et les armées alliées entreprendront sur le
continent, mais aussi de
hâter cette libération, d'abréger les
souffrances de notre peuple, de
sauver l'avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les
moyens la lutte contre l'envahisseur et ses agents,
commencée dès 1940.
Ils adjurent les gouvernements anglais et
américain de
ne pas décevoir plus longtemps l'espoir et la confiance que
la France,
comme tous les peuples opprimés de l'Europe, a
placés dans leur volonté
d'abattre l'Allemagne nazie, par le déclenchement
d'opérations
militaires de grande envergure qui assureront, aussi vite que possible,
la libération des territoires envahis et permettront ainsi
aux Français
qui sont sur notre sol de se joindre aux armées
alliées pour l'épreuve
décisive.
Ils insistent auprès du Comité
Français de la
Libération Nationale pour qu'il mette tout en oeuvre afin
d'obtenir les
armes nécessaires et de les mettre à la
disposition des patriotes. Ils
constatent que les Français qui ont su organiser la
RÉSISTANCE ne
veulent pas et d'ailleurs ne peuvent pas se contenter d'une attitude
passive dans l'attente d'une aide extérieure, mais qu'ils
veulent faire
la guerre, qu'ils veulent et qu'ils doivent développer leur
RÉSISTANCE
armée contre l'envahisseur et contre l'oppresseur.
Ils constatent, en outre, que la RÉSISTANCE
Française
doit ou se battre ou disparaître; qu'après avoir
agi de façon
défensive, elle a pris maintenant un caractère
offensif et que seuls le
développement et la généralisation de
l'offensive des Français contre
l'ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.
Ils constatent enfin que la multiplication des
grèves,
l'ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui, dans
beaucoup de
cas, ont été réalisés dans
l'union des patrons et des ouvriers, l'échec
infligé au plan de déportation des jeunes
français en Allemagne, le
magnifique combat que mènent tous les jours, avec l'appui
des
populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les
Pyrénées
et dans les Cévennes, les jeunes Français des
maquis, avant garde de
l'armée de la Libération, démontrent
avec éclat que notre peuple est
tout entier engagé dans la lutte et qu'il doit poursuivre et
accroître
cette lutte.
En conséquence, les représentants
des organisations de
RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou
tendances
politiques groupés au sein du C.N.R.,
Déclarent que c'est seulement par
l'organisation,
l'intensification de la lutte menée par les forces
armées, par les
organisations constituées, par les masses, que pourra
être réalisée
l'union véritable de toutes les forces patriotiques pour la
réalisation
de la libération nationale inséparable, comme l'a
dit le Général De
Gaulle, de l'insurrection nationale qui, ainsi
préparée, sera dirigée
par le C.N.R, sous l'autorité du C.F.L.N, dès que
les circonstances
politiques et militaires permettront d'assurer, même au prix
de lourds
sacrifices, son succès.
Ils ont l'espoir que les opérations de la
Libération du
pays, prévues par le plan de l'état major
interallié, pourront ainsi
être, le cas échéant,
avancées grâce à l'aide
apportée par les Français
dans la lutte engagée contre l'ennemi commun, ainsi que l'a
démontré
l'exemple glorieux des patriotes corses.
Ils affirment solennellement que la France qui,
malgré
l'armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus
que jamais
développer la lutte pour participer à la
libération et à la victoire.
***
Pour mobiliser les ressources immenses
d'énergie du
peuple français, pour les diriger vers l'action salvatrice
dans l'union
de toutes les volontés, le C.N.R décide :
D'inviter les responsables des organisations
déjà
existantes à former des comités de villes et de
villages,
d'entreprises, par la coordination des formations qui existent
actuellement, par la formation de comités là
où rien n'existe encore et
à enrôler les patriotes non organisés.
Tous ces comités seront placés
sous la direction des
comités départementaux de la
libération (C.D.L). Ils seront soumis à
l'autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme
directives, la
plate-forme d'action et la ligne politique
déterminée par le C.N.R.
Le but des ces comités sera, à
l'échelon communal,
local et d'entreprise, de faire participer de façon
effective tous les
Français à la lutte contre l'ennemi et contre ses
agents de Vichy,
aussi bien par la solidarité et l'assistance active
à l'égard des
patriotes sous l'impulsion et le soutien donnés aux
revendications
vitales de notre peuple. Par dessus tout, leur tâche
essentielle sera
de mobiliser et d'entraîner les Français qu'ils
auront su grouper à
l'action armée pour la Libération.
Ces comités devront, selon les circonstances
et en se
conformant aux instructions données par les C.D.L, appuyer
et guider
toutes les actions menées par les Français contre
toutes les formes
d'oppression et d'exploitation imposées par l'ennemi, de
l'extérieur et
de l'intérieur.
Ces comités devront :
1) Développer la
lutte contre la
déportation et aider les réfractaires
à se cacher, à se nourrir, à se
vêtir et à se défendre, enlevant ainsi
des forces à l'ennemi et
augmentant le potentiel humain de la RÉSISTANCE ;
2) Traquer et punir les agents
de la Gestapo et de la Milice de DARNAND ainsi que les mouchards et les
traîtres ;
3) Développer
l'esprit de lutte
effective en vue de la répression des nazis et des fascistes
français ;
4) Développer, d'une
part, la
solidarité envers les emprisonnés et
déportés; d'autre part, la
solidarité envers les familles de toutes les victimes de la
terreur
hitlérienne et vichyssoise ;
5) En accord avec les organisations syndicales
résistantes, combattre pour la vie et la santé
des Français pour une
lutte quotidienne et incessante, par des pétitions, des
manifestations
et des grèves, afin d'obtenir l'augmentation des salaires et
traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des
rations
alimentaires et attributions de produits de première
qualité, réduites
par la réglementation de Vichy et les
réquisitions de l'ennemi, de
façon à rendreà la population un
minimum de vital en matière
d'alimentation, de chauffage et d'habillement ;
6) Défendre les conditions de vie des
anciens
combattants, des prisonniers,des femmes de prisonniers, en organisant
la lutte pour toutes les revendications particulières ;
7) Mener la lutte contre les
réquisitions de produits agricoles, de matières
premières et
d'installations industrielles pour le compte de l'ennemi ; saboter et
paralyser la production destinée à l'ennemi et
ses transports par
routes, par fer et par eau ;
8) Défendre
à l'intérieur de la
corporation agricole les producteurs contre les
prélèvements excessifs,
contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le remplacement des
syndicats à la solde de Vichy et de l'Allemagne par des
paysans dévoués
à la cause de la paysannerie française.
Tout en luttant de cette façon et
grâce à l'appui de
solidarité et de combativité que
développe cette lutte, les comités de
villes, de villages et d'entreprises devront en outre:
a) Renforcer les organisations
armées des Forces Françaises de
l'Intérieur par l'accroissement des
groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et partisans,
recrutés en particulier parmi les réfractaires ;
b) En accord avec les
états
majors nationaux, régionaux et départementaux des
F.F.I, organisées
milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises,
dont l'encadrement sera facilité par des
ingénieurs, techniciens,
instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui
sont destinés
à défendre l'ordre public, la vie et les biens
des Français contre la
terreur et la provocation, assurer et maintenir
l'établissement
effectif de l'autorité des Comités
départementaux de la Libération sur
tout ce qui aura été ou sera
créé dans ce domaine pour le strict
rattachement aux F.F.I dont l'autorité et la discipline
doivent être
respectées par tous.
Pour assurer la pleine efficacité des
mesures énoncées
ci-dessus, le C.N.R prescrit de l'état major national des
Forces
Françaises de l'Intérieur, tout en
préparant minutieusement la
coopération avec les Alliés en cas de
débarquement, doit :
1) Donner ordre à
toutes les
formations des F.F.I de combattre dès maintenant l'ennemi en
harcelant
ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses
productions de guerre, en capturant ses dépôts
d'armes et de munitions
afin d'en pourvoir les patriotes encore désarmés
;
2) Faire distribuer les
dépôts
d'armes encore inutilisés aux formations jugées
par lui les plus aptes
à se battre utilement dès à
présent et dans l'avenir immédiat ;
3) Organiser de
façon
rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les
autorités
compétentes à l'échelon
régional, départemental ou local, pour obtenir
le maximum d'efficacité ;
4) Coordonner l'action
militaire avec l'action de RÉSISTANCE de la masse de la
nation en
proposant pour but aux organisations régionales
paramilitaires
d'appuyer et de protéger les manifestations patriotiques,
les
mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des
ouvriers contre la police hitlérienne, d'empêcher
les réquisitions de
vivres et d'installations industrielles, les rafles
organisées contre
les réfractaires et les ouvriers en grève et
défendre la vie et la
liberté de tous les Français contre la barbare
oppression de l'occupant
provisoire.
***
Ainsi, par l'application des décisions du
présent
programme d'action commune, se fera, dans l'action, l'union
étroite de
tous les patriotes, sans
distinction d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Ainsi se constituera dans la lutte une armée
expérimentée, rompue au
combat, dirigée par des cadres
éprouvés devant le danger, une armée
capable de jouer son rôle lorsque les conditions de
l'insurrection
nationale seront réalisées, armée qui
élargira progressivement ses
objectifs et son armement.
Ainsi, par l'effort et les sacrifices de tous, sera
avancée l'heure de la libération du territoire
national ; ainsi la vie
de milliers de Français pourra être
sauvée et d'immenses richesses
pourront être préservées.
Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et
plus forte capable d'entreprendre
au lendemain de la libération la plus grande oeuvre de
reconstruction
et de rénovation de la patrie.
II - MESURES À
APPLIQUER DÈS LA
LIBÉRATION DU TERRITOIRE
Unis quant au but à atteindre, unis quant
aux moyens à
mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération
rapide du
territoire, les représentants des mouvements, groupements,
partis ou
tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament
qu'ils sont décidés
à rester unis après la
Libération :
1 ) Afin d'établir le gouvernement
provisoire de la
République formé par le
Général de Gaulle pour défendre
l'indépendance
politique et économique de la nation, rétablir la
France dans sa
puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;
2 ) Afin de veiller au châtiment des
traîtres et à
l'éviction dans le domaine de l'administration et de la vie
professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec
l'ennemi ou qui se
seront associés activement à la politique des
gouvernements de
collaboration ;
3 ) Afin d'exiger la confiscation des biens des
traîtres et des trafiquants de marché noir,
l'établissement d'un impôt
progressif sur les bénéfices de guerre et plus
généralement sur les
gains réalisés au détriment du peuple
et de la nation pendant la
période d'occupation, ainsi que la confiscation de tous les
biens
ennemis y compris les participations acquises depuis l'armistice par
les gouvernements de l'Axe et par leurs ressortissants dans les
entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec
constitution
de ces participations en patrimoine
national inaliénable ;
4 ) Afin d'assurer :
-
l'établissement
de la démocratie la plus large en rendant la parole au
peuple français
par le rétablissement du suffrage universel ;
- la pleine
liberté de pensée, de conscience et d'expression ;
- la
liberté de la
presse, son honneur et son indépendance à
l'égard de l'État, des
puissances d'argent et des influences étrangères ;
- la
liberté
d'association, de réunion et de manifestation ;
-
l'inviolabilité
du domicile et le secret de la correspondance ;
- le respect de la
personne humaine ;
-
l'égalité absolue de tous les citoyens devant la
loi ;
5) Afin de promouvoir les réformes
indispensables :
a) Sur le plan économique :
- l'instauration
d'une véritable démocratie économique
et sociale, impliquant l'éviction
des grandes féodalités économiques et
financières de la direction de
l'économie ;
- une organisation rationnelle de
l'économie
assurant la subordination
des intérêts particuliers à
l'intérêt général
et
affranchie de la dictature professionnelle instaurée
à l'image des
États fascistes ;
- l'intensification de la production nationale selon
les lignes d'un plan arrêté par l'État
après consultation des
représentants de tous les éléments de
cette production ;
- le
retour à la nation des grands moyens de production
monopolisés, fruit
du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du
sous-sol,
des compagnies d'assurances et des grandes banques ;
- le développement et le soutien des coopératives de
production,
d'achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
- le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise,
aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers
possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs
à
la direction de l'économie.
b) Sur le plan social :
- le droit
au travail et le droit
au repos, notamment par le rétablissement et
l'amélioration du régime contractuel du travail ;
- un rajustement important des salaires et la
garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure
à chaque
travailleur et à sa famille la
sécurité, la dignité et la
possibilité
d'une vie pleinement humaine ;
- la garantie du pouvoir d'achat national par une
politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
- la reconstitution, dans ses libertés
traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant,
doté de larges pouvoirs
dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
- un plan complet de sécurité
sociale,
visant à assurer à tous les citoyens des moyens
d'existence, dans tous
les cas où ils sont incapables de se les procurer par le
travail, avec
gestion appartenant aux représentants des
intéressés et de l'État ;
- la sécurité de l'emploi, la réglementation des
conditions
d'embauchage et de licenciement, le
rétablissement des
délégués d'atelier ;
- l'élévation et la
sécurité du niveau de vie des
travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles
rémunérateurs, améliorant et
généralisant l'expérience de l'Office
du
blé, par une législation sociale accordant aux
salariés agricoles les
mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par
un système d'assurance
contre les calamités agricoles, par
l'établissement d'un juste statut
du fermage et du métayage, par des facilités
d'accession à la propriété
pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation
d'un plan
d'équipement rural ;
- une retraite
permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
- le dédommagement des
sinistrés et des allocations
et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.
c) Une extension des droits politiques, sociaux et
économiques des populations indigènes et
coloniales.
d) La possibilité effective pour tous les
enfants
français de bénéficier de l'instruction
et d'accéder à la culture
la plus développée quelle que soit la situation
de fortune de leurs
parents, afin que les fonctions les plus hautes soient
réellement
accessibles à tous ceux qui auront les capacités
requises pour les
exercer et que soit ainsi promue une élite
véritable, non de naissance
mais de mérite, et constamment
renouvelée par les apports
populaires.
Ainsi sera fondée une République nouvelle
qui balaiera le régime de basse réaction
instauré par Vichy et qui
rendra aux institutions démocratiques et populaires
l'efficacité que
leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison
qui ont précédé la capitulation. Ainsi
sera rendue possible une
démocratie qui unisse au contrôle effectif
exercé par les élus du
peuple la continuité de l'action gouvernementale.
L'union des représentants de la
RÉSISTANCE pour
l'action dans le présent et dans l'avenir, dans
l'intérêt supérieur de
la patrie, doit être pour tous les Français un
gage de confiance et un
stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout
esprit de
particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur
action et ne servir que l'ennemi.
En avant donc, dans l'union de tous les
Français
rassemblés autour du C.F.L.N et de son président,
le général De Gaulle
!
En avant pour le combat, en avant pour la victoire,
afin que VIVE LA FRANCE !
LE CONSEIL NATIONAL DE LA
RÉSISTANCE
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