RETRAITES
: Les Mystifications de la droite ... ... et/ou du PS ? |
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ou comment le fameux "pacte"
d'union populaire porte et portera en réalité
très bien son nom... (Pacte = contrat
inéquitable, inaliénable et secret.
Le "pacte type" est celui passé avec le Diable. C'est à dire, quand même, qu'à la fin, on se fait franchement avoir) |
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Par Lambda, octobre 2010. | ||
Puisqu'il
paraît que sur le sujet des retraites il nous faut de la
"pédagogie", je vous propose un petit moment on ne peut plus
pédagogique. D'abord en regardant le petit film ci-dessous. Rien de plus pédagogique que l'humour quand il vise juste. Ensuite lisez le petit aide mémoire. Attardez-vous sur une très édifiante intervew de ROCARD. Suit un commentaire de Pascal Brula. Et enfin les dernières pages de gloire du PS au parlement européen. Après vous pourrez continuer à voter à droite (ou socialiste), même aux seconds tours, mais cette fois en pleine connaissance de cause. |
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Film-Squetch de Franck LEPAGE et Gaël TANGUY |
http://www.scoplepave.org/ |
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"L'avenir
est en marche vers le passé" (moyenâgeux)
allertait Edgar
Morin dans une tribune publiée le mardi 19
décembre 1995
dans le quotidien Libération. Oui mais qui mène réellement cette marche ? La droite ou le Parti Socialiste ? |
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Petit aide mémoire : | Le
décrochage des salaires par rapport à la
croissance
(Rappelons que SMIC signifiait "Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance),
au seul profit des dividendes, c'est MAUROY (1983). DELORS avait
inventé le concept de "décroissance
compétitive" pour faire passer la pilule. La première vraie attaque contre le SMIC : Stage d’insertion à la vie professionnelle (SIVP) – 1983. Instauré par le gouvernement MAUROY, ce stage est rémunéré entre un tiers et la moitié du smic, l’entreprise ne payant pas de cotisations sociales. Et qui payait ces charges ? L'Etat, avec les impôts des autres salariés et retraités. Et les patrons ? ... "Socialiste" ça ? Travaux d’utilité collective (TUC) – 1984. Le gouvernement FABIUS crée ces « petits boulots » de vingt heures par semaine, payés moins d’un demi-smic. Les TUC sont exclus du droit social commun (retraite, chômage), à l’exception de la couverture maladie, assurée par l’Etat. Contrat emploi-solidarité (CES) – 1989. ROCARD remplace les TUC par des contrats de deux ans maximum dans le secteur public non lucratif, avec une durée de travail fixée à vingt heures par semaine. Outre l’exonération de cotisations patronales, l’Etat prend en charge l’essentiel de la rémunération du salarié. Encore une première. Contrat d’insertion professionnelle (CIP) – 1993. Inventé par le gouvernement BALLADUR (enfin un qui n'était pas au PS !), ce contrat est destiné aux jeunes qualifiés (jusqu’à bac + 2) payés 80 % du smic. Le « smic-jeunes » est instauré... puis retiré quelques semaines plus tard, devant les manifestations étudiantes. Emplois-jeunes – 1997. Mis en place par JOSPIN, ces contrats sont réservés aux secteurs public et associatif, et payés sur la base du smic horaire, quelle que soit la qualification, avec exonération de cotisations patronales, paiement par l’Etat de 80 % du salaire. L’innovation consiste à élargir la base de recrutement aux 26-30 ans. Ces contrats ont entraîné tous les salaires des jeunes à la baisse, de sorte qu'en francs constants, 20 ans plus tard, les jeunes entrant sur le marché du travail sont payé deux fois moins que leurs aînés ... c'était qui ? .... JOSPIN, FABIUS, et AUBRY ! La soi-disant "Réforme BALLADUR" de 2003 sur les retraites : c'était ROCARD et BEREGOVOY.... (cf intervew de Rocard ci-dessous) |
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La "Réforme Balladur" c'était ROCARD, et BEREGOVOY ! |
Un entretien à France
Soir (Dominique de Montvalon et Christine Ollivier), le 24/06/10 Ancien Premier ministre de François Mitterrand, Michel Rocard dit et répète à l’envi qu’il est socialiste – ou plutôt social-démocrate. Il est aussi Rocard, et entend le rester : un homme à part. Qu’on se le dise : c’est son credo, son destin, son statut. Mais le social-démocrate Rocard ne change pas avec l’âge : au-dessus de tout, il place la pensée libre, fût-elle dérangeante. Traduction : quand il félicite Eric Woerth pour son « courage » (dans l’affaire des retraites) ou quand il reproche à Martine Aubry de s’enfermer, sur la question des 60 ans, dans une posture archéo, cela ne veut nullement dire qu’il change de camp, qu’il passerait de gauche à droite. France-Soir. Il y a vingt ans exactement, vous commandiez le premier Livre blanc sur les retraites. Qu’est-ce qui vous poussait, dès cette année-là, à entamer cette démarche ? Michel Rocard. Je suis alors Premier ministre et je m’aperçois, s’agissant des retraites, que les enjeux sont terrifiants. Il était déjà évident que le coût du système était en augmentation vertigineuse et qu’on ne pouvait pas en rester là. Mais je pense depuis cette époque qu’aucun gouvernement n’a une légitimité suffisante pour décider en la matière tout seul. Le bon moyen de s’en sortir – le seul moyen –, c’est la négociation de contrats qui doivent associer l’Etat, les employeurs et les salariés. F.-S. Comment vous y prenez-vous ? M. R. J’appelle le patronat, la CFDT et Force ouvrière pour leur demander s’ils seraient d’accord pour établir un diagnostic commun, complété d’une boîte à outils. Ils répondent positivement. Quand l’INSEE achève le Livre blanc, en 1990, je leur envoie donc le travail, et j’obtiens leur accord sur le diagnostic et sur la boîte à outils. La deuxième étape a été le lancement d’une mission de dialogue sur les retraites, confiée au secrétaire général des cadres de Force ouvrière, Robert Cottave, flanqué de trois hauts fonctionnaires. Leur mission : organiser partout en France des débats sur l’avenir du système de retraite. Je leur ai dit : « Je vous donne deux ans pour qu’il n’y ait plus en France un seul syndicaliste qui ose nier les chiffres. ». J’avais en même temps annoncé que la troisième étape serait l’ouverture des négociations entre le patronat, les syndicats et l’Etat, et que la quatrième serait la ratification de cette négociation par la loi. F.-S. Alors, qu’est-ce qui a coincé ? M. R. La mission a admirablement travaillé. Mais j’ai dû démissionner le 15 mai 1991. J’ai alors été remplacé par Mme Cresson, dont le principe était simple : « Rocard a mal gouverné, donc il faut faire le contraire de ce qu’il a fait. » Elle a donc mis fin au travail de la mission, puis n’a plus rien fait sur le sujet. F.-S. Pierre Bérégovoy lui a assez vite succédé… M. R. Mon ami Bérégovoy pas eu le temps de faire quoi que ce soit, puis nous avons perdu les élections de 1993. Balladur, devenu Premier ministre, note que la progression lente du déficit du régime des retraites se fait sentir. Il s’aperçoit aussi que l’opinion a bien changé, grâce à mon boulot. Il prend fin juillet – par décret et par la loi – des mesures de rééquilibrage. Il traite ainsi le problème du déséquilibre comptable pour dix à quinze ans. Mais il a brisé en même temps tout goût pour la négociation chez les partenaires sociaux. Car la décision de « boucler » le problème par la loi et le décret sans autre consultation a cassé ma démarche, a déconsidéré les responsables syndicaux et a encouragé les positions jusqu’au-boutistes. F.-S. A la lumière de votre expérience, comment jugez-vous la réforme d’Eric Woerth ? M. R. C’est une réforme non négligeable et courageuse. Le gouvernement a eu raison de la faire. Je suis socialiste, je le reste, mais je le dis : Eric Woerth est un type bien, qu’il faut défendre. En tant que social-démocrate, je regrette, en revanche, que le gouvernement n’ait pas suivi la voie de la négociation. Il est quand même passé en force, même s’il bénéficie du fait que l’opinion est devenue plus sérieuse, plus responsable, un peu mieux informée. Reste que beaucoup de problèmes ne sont pas tranchés. Pour commencer, les régimes spéciaux ne sont pas touchés. Or c’est un morceau énorme. F.-S. Vous a-t-on demandé vos conseils ? M. R. Oui. Les deux ministres du Travail successifs, Xavier Darcos puis Eric Woerth, m’ont convié à venir leur parler. Comme je suis démocrate, j’accepte les invitations. J’ai insisté auprès d’Eric Woerth : « Il faut négocier. » Sa réponse a été : « Mais ils ne veulent pas négocier ! » Je crains qu’il ait raison, à cause du piège que Fillon et Raffarin ont tendu à la CFDT il y a cinq ans. Cela se paie aujourd’hui. F.-S. Quand François Mitterrand a décidé d’abaisser l’âge légal de la retraite de 65 à 60 ans, en 1981, vous étiez présent lors de ce fameux Conseil des ministres… M. R. Oui. Et, autour de la table, tous les ministres en charge de l’économie – même Fabius et surtout Delors – étaient effondrés, décomposés. Moi aussi. Mais il s’agissait de faire plaisir au Parti communiste et de magnifier le caractère social du gouvernement ! Le résultat a été la sacralisation de ce chiffre de 60 ans. Depuis, nous sommes encombrés d’un symbole alors que ce chiffre est, au fond, le moins significatif de tous les paramètres, même si c’est le plus visible. F.-S. Pour vous, il aurait donc mieux valu ne pas s’en prendre aujourd’hui à ce « symbole » ? M. R. Eh ! Pourquoi agiter un drapeau rouge devant le taureau au lieu de contourner le problème ? C’était d’ailleurs une des conditions posées par la CFDT pour négocier : ne touchez pas à l’âge légal, et on se débrouillera avec le reste. Mais cela avait un inconvénient pour le gouvernement : ôter de la visibilité au résultat final. Pourtant le fond de l’affaire est connu : il faudra un jour arriver à une retraite à la carte, avec une cessation progressive d’activité. F.-S. Le bilan de la réforme Woerth, c’est tout de même, pour vous, positif ? M. R. Au total, avec cette réforme, nous allons gagner un répit de dix ans sur le plan comptable. Ce n’est pas rien dans cette période d’inflation énorme, de déficits et de dette. Mais la contrepartie, c’est que la négociation n’est décidément plus un instrument de travail dans le dialogue social. Je trouve cela terrible. F.-S. Le PS s’oppose à la remise en question des 60 ans et affirme qu’il reviendra dessus en cas de victoire en 2012… M. R. Le PS a du mal à devenir ce qu’il devrait être profondément : un parti social-démocrate. C’est un peu le parti faible dans l’Internationale sociale-démocrate. En faisant de l’âge légal un symbole, le PS est encore en train de se tromper de combat. Pour moi, c’est une des premières fautes de Martine Aubry qui, par ailleurs, fait du bon boulot. Pour ce qu’elle fait, je la défends plutôt. Mais là, elle a commis une erreur. Elle a été trop sensible au poids d’un symbole. Or on ne négocie pas sur les symboles, on les abandonne. Je crois que le PS se bloque sur une carte perdante. Quant à faire reposer les retraites sur la fiscalité, c’est absurde et « dangerosissime ». Je parlerai même d’imbécillité. Il faut absolument que le régime des retraites s’auto-équilibre. Il n’y a pas d’autre solution. F.-S. Faudra-t-il une nouvelle réforme des retraites dans dix ans ? M. R. Dans dix ans, ou peut-être avant, je ne sais pas. Une certitude : le problème des retraites reste devant nous. D’autant que nous ne sommes pas sortis de la grande crise. Nous n’en avons traité qu’une petite partie, et mal : les banques reconquièrent leur pouvoir. Rien sur les paradis fiscaux, rien sur les produits dérivés. C’est effrayant. Nous allons donc vers des coups durs économiques fréquents dans un contexte de croissance lente. Dans ces conditions, le poids des régimes de retraite va devenir assez vite intolérable, une fois absorbé l’allégement temporaire signé Woerth-Sarkozy-Fillon. |
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Deux précisions... | Message posté par
Pascal Brula <pascal.brula@wanadoo.fr> à la
suite de l'article « RETRAITES : Les Mystifications de la droite ... ... et/ou du PS ? ». Il ne faut pas oublier deux choses concernant le PS et les retraites. Premièrement, avec Rocard premier ministre et Mitterrand président, ce sont les premiers à avoir remis en cause fondamentalement le financement de la Sécurité sociale et des retraites, tel qu'il avait été conçu à la Libération. Avec la création de la CSG, le financement ne se fait plus seulement en prélevant sur la plus-value, c'est-à-dire les profits capitalistes, mais sur le salaire des actifs. Le salaire indirect est financé pour partie par le salaire direct ! Et la CSG n'a jamais été remis en cause, y compris par la direction du PCF (sauf au moment de sa création). Deuxièmement, avec le nouvel eldorado du PS, à savoir l'Union européenne, il est hors de question qu'ils remettent en cause tout les reculs qui ont été décidés par la droite en matière de retraite (indexation sur les prix, Seguin, 1987, loi Balladur de 1993 avec les 25 dernières années au lieu des dix, loi Fillon de 2003). En effet, Jospin a cosigné avec Chirac en 2002 les accords de Barcelone qui régentent officiellement tous les reculs sociaux que l'on connaît, à commencer par les retraites... |
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Et la suite prévisible et logique : | ||
Les dernières pages de gloire du PS et d'Europe Ecologie au Parlement Européen : | Mercredi 20 octobre 2010,
le parlement Européen a adopté un rapport sur la
crise économique. Le texte, présenté par l'eurodéputée socialiste française Pervence Berès, reconnait que « la diminution de la part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée depuis les années 1980 » est l’une des raisons de la crise ... mais dans les préconisations ne sont à nouveau qu'une liste de recettes néolibérales bien connues (privatisations, mises en concurrence, restrictions dans les services publics, etc.). Concernant les retraites, le texte considère que « le financement des pensions ne peut être entièrement laissé au secteur public, mais doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraite publics, professionnels et privés ». [source : "Rapport sur la crise financière, économique et sociale : recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre" > paragraphe 77 ] Ce rapport a été adopté par 501 voix pour, 67 contre et 50 abstentions. À gauche, seule la Gauche unitaire européenne, a voté contre. L’eurodéputé communiste Jacky Hénin a déclaré : « Ce n’est ni plus ni moins que la fin de la retraite par répartition et le soutien à la politique de Sarkozy que nous proposent les socialistes et les verts en votant ce rapport ! » NB : pour ceux qui auraient des doutes sur le choix délibérés de nos chers parlementaires du Parti Socialiste et d'Europe Ecologie, le paragraphe 49 du même rapport "souhaite favoriser l'innovation financière à condition qu'elle aboutisse à la mise au point d'instruments transparents permettant de financer l'innovation technologique utile, l'investissement à long terme, le financement des retraites, l'emploi et l'économie verte; attend de nouvelles actions de l'Union européenne dans le domaine du financement innovant, en vue de mobiliser l'épargne à long terme en faveur des investissements durables et stratégiques à long terme, et d'élargir l'accès aux services financiers;" |
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